Si elle est savoureuse dans l’assiette, la viande de boeuf a également son univers sémantique et son vocabulaire souvent imagé. Voici donc un petit lexique des mots de la viande et du boeuf tirés de la langue française et de ses variantes argotiques.

Une boucherie au début du 19eme siècle

Le Louchébem

La viande a sa langue, c’est le louchébem. Bon ce n’est pas réellement une langue mais plutôt un jargon (largonji justement en louchébem) argotique dérivé du javanais et du verlan.

Les premières références au louchébem remontent au premier quart du dix-neuvième siècle. On attribue sa création aux bouchers parisiens des halles de la Villette mais cette version est contestée.
La création lexicale est relativement simple mais demande une certaine habitude pour parler couramment. On déplace la première lettre à la fin du mot et on la remplace par un l. Enfin on ajoute le suffixe em en fin de mot.
B-oucher -> L-oucher-B-em par exemple. Mode d’expression de tradition orale, le louchébem n’est pas strict sur l’orthographe. Mais surtout la terminaison em théoriquement obligatoire est souvent remplacée par autre chose, certainement à des fins phonétiques ou de prononciation. Du coup ce n’est plus si simple qu’il n’y parait.

En tous cas certains termes issus du louchébem subsistent et certains font même toujours partie du vocabulaire populaire actuel.
En voici quelques uns :

Voilà vous êtes parés pour larlépem le louchébem. Pour vous y aider et si vous souhaitez vous perfectionner, nous vous conseillons l’ouvrage de David Alliot, Larlépem-vous Louchébem? l’argot des bouchers.

L’argot, la viande et le boeuf

Les termes argotiques pour désigner la viande sont assez nombreux. Nous retiendrons :
barbaque, bidoche, carne, chien, daube, singe.

Le meuglard est quant à lui le petit veau. Qui meugle souvent…. Du coup avec le bruit qu’il fait si la vache ne trouve plus son veau c’est vous dire le désordre qu’il règne.

A l’inverse le boeuf est au coeur de nombreuses expressions populaires qui bien souvent envoient du steak. En voici quelques unes :

Commençons par l’effet boeuf qui signifie avoir un impact important ou un vif succès.
Avoir un bœuf sur la langue indique que l’on a été payé pour ne rien dire.
Les musiciens quant à eux feront facilement un boeuf, une session musicale improvisée.
Un vent violent, lui, décornera les boeufs.
Les « boeufs » qui en argot désigne aussi la police.
Être le bœuf n’est jamais une position enviable. C’est le pigeon, le dindon de la farce ou le cornard.
Enfin c’est souvent mieux que de tomber dans le boeuf c’est à dire les ennuis ou la misère. Situation qui nécessitera souvent de mettre un bon coup de boeuf, un effort violent et important, pour s’en sortir.

Cet article est tous publics et on sait l’argot language imagé s’attarde souvent sur les choses de la vie. Je laisserai donc le soin aux plus curieux de trouver le sens des expressions suivantes. Le tournedos, ti-boeuf (Haiti), mou de veau et certains sens de vache et veau.

Et pour finir

C’est toujours bien de se quitter en chanson alors nous vous proposons Colette Chevrot et un titre à la gloire des bouchers. Ensuite encenser les abattoirs et les bouchers quand on se nomme Chevrot, c’est osé, limite téméraire non ?

Article composé et documenté par notre partenaire numérique PY-Conseil Agitateur d’identités numériques.